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décembre 5, 2024

L’université Sorbonne Paris Nord adopte l’archivage des logiciels pour soutenir la science ouverte. Entretien avec Karim Boualem

Les bibliothèques font progresser l’enseignement, la recherche et l’apprentissage en fournissant des ressources, en facilitant la découverte et en offrant des conseils spécialisés. Le code source des logiciels devenant de plus en plus central dans la recherche contemporaine, les bibliothèques doivent soutenir les chercheurs et chercheuses qui travaillent avec ces codes. Dans cette série d’entretiens, des professionnels partagent leur approche des logiciels de recherche. L’Université Sorbonne Paris Nord s’engage à promouvoir la science ouverte au sein de ses unités de recherche. Pour atteindre cet objectif, l’université s’appuie sur l’expertise de son Service Commun de la Documentation (SCD). Karim Boualem, responsable du service d’appui à la recherche, nous détaille les actions menées pour accompagner les chercheurs dans cette évolution. La charte institutionnelle sur la science ouverte prévoit notamment de s’appuyer sur Software Heritage. Sorbonne Paris Nord est une université pluridisciplinaire (sciences humaines et sociales, école d’ingénieurs, faculté de droit, faculté de médecine, etc.) qui compte : 1 200 enseignants-chercheurs, 550 doctorants, 29 unités de recherche (Inserm, CNRS). Sorbonne Paris Nord est membre du campus Condorcet, qui fédère plusieurs institutions.

Dans les coulisses de la feuille de route

Quel était le degré de sensibilisation au logiciel des instances de décision ? Les instances de décision (vice-présidence “Recherche” et commission “recherche”) étaient déjà sensibilisées à cette question grâce à la présence d’un important laboratoire, le Laboratoire d’Informatique de Paris Nord (LIPN) au sein de notre université. Jaime Arias (membre du LIPN et ambassadeur Software Heritage) a joué un rôle central concernant l’introduction de Software Heritage dans la nouvelle version de notre Charte Science Ouverte. Et quel a été le rôle de la bibliothèque dans la constitution de la charte ? La bibliothèque a un rôle moteur concernant les questions de Science Ouverte et d’édition scientifique. Ce positionnement stratégique a été consacré par l’adoption de la Charte Science Ouverte par les instances qui encadrent les missions de la bibliothèque universitaire en la matière. Software Heritage s’intègre parfaitement dans cet écosystème à l’exemple de l’interopérabilité entre HAL et Software Heritage. Il était donc naturel que la bibliothèque ait un rôle important dans la promotion de Software Heritage.

Les projets de la bibliothèque autour du logiciel

Quels services souhaiteriez-vous proposer à vos usagers ? Des formations, de la sensibilisation, des boîtes à outils, développer le réseau d’ambassadeurs, etc. Concernant les logiciels, quels sont les besoins que vous considérez comme prioritaires vis-à-vis des usagers ?  En dehors de notre laboratoire d’informatique, les principes FAIR dans le domaine des logiciels ne sont pas encore totalement compris par notre communauté scientifique. Et quels sont les besoins que vous considérez comme prioritaires vis-à-vis des personnels des bibliothèques qui seront/sont impliqués dans la mise en œuvre de ces services en faveur du logiciel ? Il y a des besoins de formation et surtout, de collaboration avec la communauté scientifique. Le lien entre la bibliothèque universitaire et notre laboratoire d’informatique est essentiel et doit être encore approfondi.

Quels rôles les bibliothèques peuvent-elles jouer ?

Quels sont les atouts des bibliothèques pour travailler sur un sujet pouvant être encore perçu comme éloigné de leurs activités habituelles ?  Les bibliothèques ont acquis une légitimité concernant la structuration des politiques “Science ouverte” des établissements. L’expérience incomparable des BU dans le domaine de l’indexation est un atout majeur. Si vous deviez parler à un.e autre directeur.rice de bibliothèque, comment lui décririez-vous l’apport de Software Heritage pour son service?  J’évoquerais d’une part, la complémentarité et continuité de l’accompagnement déjà proposé dans le cadre des politiques liées à la Science Ouverte (HAL, ORCID, etc.). Et d’autre part, je dirais que s’appuyer sur Software Heritage permet de répondre aux exigences de la feuille de route nationale concernant les codes sources et logiciels (Plan national Science Ouverte).

Liens utiles

Charte science ouverte de l’université : https://www.univ-spn.fr/wp-content/uploads/Charte_science_ouverte_Sorbonne-Paris-Nord.pdf Site web des bibliothèques: https://www.univ-spn.fr/bibliotheques-universitaires/

Retrouvons-nous lors du webinaire “Parlons science ouverte” le 12 décembre 2024

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD) organise le 12 décembre 2024 un webinaire dédié à l’inscription du logiciel dans les politiques institutionnelles “Science ouverte”. Les échanges seront organisés autour de 3 axes:
    1. La dimension politique nationale et les actions du Collège “Codes sources et Logiciels” du Comité pour la science ouverte
    1. La dimension politique locale avec l’intervention d’un établissement ayant déjà inscrit le logiciel dans sa feuille de route (Université Sorbonne Paris Nord)
    1. La dimension opérationnelle avec l’intervention d’une équipe qui présentera de quelle manière s’est organisé l’accompagnement des communautés dans le dépôt de logiciels dans HAL et dans la prise en main de Software Heritage (Université Grenoble Alpes)
S’inscrire: https://cnrs.zoom.us/webinar/register/WN_lMQg6zcYQ3amGO3RPp7bwA#/registration